L’histoire saaanglaaante du rubis du Prince Noir

J’me rappelle que feu la reine Élizabeth a donné une entrevue à’TV en 2018. C’tait ben rare qu’a faisait ça, des entrevues. Un m’ment’né, un monsieur avec des gants blancs arrive avec la couronne impériale d’apparat dins mains pis la dépose beeen doucement su’a table en avant d’la reine. 

Pis là, Lilibeth ramasse la couronne en la bardassant un peu – qui va y faire des gros yeux, tsé? – pis a dit avec une face de tite fille : 

« J’aime ben le rubis du Prince Noir! » 

Pis là, a fait tourner la couronne pour montrer à la caméra une sapristi de grosse garnotte rouge.

Là, chus sûre que vous êtes intrigués. Le rubis du Prince Noir? Qu’est-cé ça? C’est qui le Prince Noir? On est où, là? Qu’est-cé qui se passe?

Pour commencer, m’as vous montrer la roche comme du monde :

Impressionnant, hein? C’est gros comme un œuf de poule, c’t’affaire-là! 

Pis tsé, j’vous ai toujours dit que j’vous conterais jamais de menteries, faique avant d’aller plus loin, m’as faire mon d’voir en vous disant que c’te rubis-là, c’t’un imposteur. 

En faite, c’t’une autre sorte de pierre précieuse qui s’appelle un spinelle. La différence entre rubis pis spinelle, c’est dins molécules : les deux s’arsemblent, mais y’ont pas la même formule chimique, pis leux cristaux sont pas faites exactement pareil.  

C’est yinque en 1783 qu’un minéralogiste français s’est aperçu de t’ça; c’est là que plusieurs rubis célèbres se sont faites démasquer comme spinelles.

Mais à c’te moment-là, le rubis du Prince Noir avait déjà quatre siècles de carrière, pis y’était tellement légendaire qu’y était pas question qu’y change de nom.

La première fois qu’on entendit parler de lui dans l’histoire, c’t’en 1362, en Espagne.

À c’t’époque-là, on était en pleine Reconquista, c’t-à-dire la période où les royaumes chrétiens d’Espagne comme la Castille pis l’Aragon étaient après arconquérir, su plusieurs siècles, toutes les territoires qui avaient été pris au VIIIe siècle par les Omeyyades, une dynastie de califes arabo-musulmans. 

Du grand territoire musulman d’Al-Andalus, y restait quasiment pu yinque l’émirat de Grenade, le dos accoté su’a mer Méditerranée. 

Comble de l’humiliation, l’émirat de Grenade était rendu le vassal d’la Castille. En gros, ça voulait dire qu’y restait indépendant dans ses affaires, mais que dès que la Castille y demandait de faire de quoi pour elle, y devait se plier en quatre pour l’accommoder.

Le sultan Mohammed VI avait faite un coup d’État pis pris le contrôle de Grenade, sauf que, à c’qu’on dit, c’tait un branleux pis un insignifiant pis y tapait su’és nerfs de tout l’monde. Faique, le roi Pedro de Castille conclut une alliance avec un ancien sultan en exil, Mohammed V, pour l’armettre su’l trône à la place de l’autre Mohammed. 

Se sachant faite à l’os, Mohammed VI paqueta toutes ses richesses pis s’en alla chez le roi Pedro, espérant avoir un bon deal pour sauver sa peau. Pedro le laissa rentrer dans’ville avec sa gang pis les invita même à souper, laissant croire que toute était beau pis qu’y allaient pouvoir s’accorder. 

Sauf qu’au souper, Pedro captura tout l’monde. 

On dit qu’y aurait lui-même tué Mohammed VI en y plantant une lance dans l’flanc : 

« Quins toé! Enfin débarrassé! »

Pis tandis que l’sultan lâchait son darnier soupir, Pedro, pas barré pour deux cennes, aurait fouillé dans ses poches pis en aurait sorti… le fameux rubis. 

Y venait probablement des montagnes du Badakhchan, dans l’Afghanistan d’à c’t’heure. C’est ce qu’on pense, entécas, étant donné que la grande majorité des gros rubis connus à l’époque médiévale v’naient de d’là. Y se s’rait rendu jusqu’en Espagne par la Route de la soie.

Pis là, dins mains graissées de sang du roi Pedro, sa légende v’nait de commencer.  

On raconte que le rubis aurait été quelque peu traumatisé par son changement de propriétaire brutal. Pis vu qu’un rubis, ça a pas ben ben d’intelligence émotionnelle, au lieu d’aller en thérapie pour démêler son ressenti, y se s’rait mis à malédictionner toutes ceux qui le possédaient.

À commencer par le roi Pedro : même pas quatre ans plus tard, y’était chassé de son royaume.

Voyez-vous, le père à Pedro, Alfonso XI de Castille, s’tait pris d’une passion dévorante pour Leonor de Guzmán, une créâture qui était pas sa femme. Y’était juste pas capable de la lâcher deux secondes : avec elle, y’avait eu dix enfants en dehors des liens sacrés du mariage!

Parmi ces dix-là, y’avait un dénommé Henri de Trastamare. Henri, y s’tait mis dans’tête de prendre le trône à son demi-frère Pedro, le seul fils légitime à Alfonso. Pis, avec l’aide de troupes françaises dirigées par le chevalier Bertrand du Guesclin, y’avait réussi à faire décrisser Pedro d’la Castille.

Avant de traiter Henri de gros usurpateur sale, on va nuancer un ti peu. Pedro haïssait ses demi-frères et sœurs pis voulait rien d’autre que les réduire en tite poussière en d’sour de sa botte. Pis étant donné qu’y avait l’habitude de zigouiller toutes les nobles qui s’trouvaient dans ses jambes, par exprès ou pas, on comprend qu’Henri d’vait faire des tis cacas stressés pis préférait passer à l’attaque avant qu’on l’assassine dans son litte. 

En plus de ça, à’mort d’Alfonso XI, Marie-Constance de Portugal, sa vraie femme, avait à peine attendu qu’y soye frette dans son tombeau pour se venger en faisant exécuter la mère d’Henri pour trahison. 

Bref, Henri avait une pas pire bouse su’l cœur, pis y’était pas le seul.

Rendu là, Pedro était appelé le Cruel, un indice qu’y était pas exactement Monsieur Personnalité. Y passait son temps à écrapoutir des rébellions contre lui. Même sa propre mère avait fini par s’arvirer contre lui! On la comprend un peu : 

« Maudite marde, j’me sus fendue en quatre pour y’arranger un super mariage avec une princesse de France, pis lui, l’innocent, y l’a dompée trois jours après ses noces pour aller s’vautrer dans l’péché avec sa maîtresse! »

Toujours est-il que Pedro allait pas laisser son demi-frère changer les serrures de son royaume de même. Comme Henri avait de l’aide des Français, en pleine Guerre de Cent Ans, Pedro s’tourna vers leux ennemis naturels, les Anglais. Y’alla donc cogner à’porte d’Édouard de Woodstock, le fils aîné d’Édouard III, roi d’Angleterre, alias… le Prince Noir. Ouep, le fameux Prince Noir du rubis, là!

Ça fesse comme surnom, hein? Le genre qui vient avec de l’écho pis d’la tite fumée. 

À vrai dire, c’est yinque 165 ans après sa mort qu’Édouard de Woodstock fut appelé de même pour la première fois, par un poète anglais, supposément parce qu’y portait une armure noire. Ou bedon parce qu’y avait une réputation de gros toffe. On sait pas trop.

Une chose est sûre, par’zempe : Édouard était un des plus grands chefs de guerre de son temps : 

Bref, en plein le gars que Pedro voulait de son bord. 

En 1366, Pedro, Édouard pis Charles, le roi de Navarre, signèrent le traité de Libourne, un accord où-ce que Pedro s’engageait à offrir des terres pis du cash aux deux autres en échange de leu z’aide militaire. 

En garantie, Pedro laissa à Édouard ses deux filles, Constance pis Isabelle – imaginez avoir 16 ans, pis votre père vous dompe au Instant Comptant – pis, vous l’aurez deviné… le rubis!

Pedro pis ses alliés artontirent donc en Castille pour affronter Henri, Bertrand du Guesclin pis les troupes françaises. Bertrand, lui’ssi c’tait un gros toffe pis y’avait déjà affronté le Prince Noir ben des fois; y savait comment faire pour le battre :

—     Votre Altitude, vos ennemis sont ben forts pis ben habiles, faique c’est pas une bonne idée d’leu rentrer dans’face drette de même. C’qu’on va faire, c’est les achaler pis les pogner par surprise pour les affaiblir p’tit à p’tit.

—     Aahh, ben non, mon homme, tu m’prends-tu pour un siffleux qui rentre pis qui sort de son trou? Nanon. C’t’astie-là, m’as l’effoirer d’une shot, d’une grosse bataille épique, pis les troubadours vont parler d’moé pendant des générations!

Ça vaut la peine de s’engager un conseiller d’même pour pas l’écouter! À Najera, en Navarre, Henri se fit RA-MA-SSER par Pedro pis le Prince Noir. Y se sauva en Aquitaine la queue entre les jambes, pis Bertrand, capturé, fut libéré en échange d’une rançon.

Faique Pedro était d’artour su’l trône d’la Castille! Mais là, y’avait pris des engagements par-devers le Prince Noir, pis y’allait ben falloir qu’y crache un jour.

Sauf que Pedro s’pognait l’beigne pis y crachait pas. Y’avait toujours une excuse. Édouard passa plusieurs mois à poireauter tandis que ses hommes tombaient comme des mouches à cause d’la faim pis d’la dysenterie. Un jour, y finir par s’écoeurer : 

« Heille simonac, si ça continue d’même, y va yinque rester moé, des tentes vides pis trois-quatre ch’faux raide maigres. D’la marde. Ch’sacre mon camp avec les deux créâtures pis la grosse garnotte rouge. C’est mieux ça que rien pantoute. »

Mais avant de suivre le rubis pis son nouveau propriétaire, j’vas quand même vous dire c’qui s’est passé avec Pedro – ça vaut la peine.

Deux ans plus tard, Henri arvint dans l’décor, encore accompagné par Bertrand du Guesclin. Clairement, Henri payait mieux que Pedro, pis l’argent compense pour ben des humiliations. 

C’tait l’heure de l’affrontement final entre les demi-frères. Sauf que là, c’te maudit radin de Pedro avait pu l’aide ni les conseils à Édouard. Y s’pensait assez fin pour gagner tout seul, mais y s’rentrait l’doigt dans l’œil jusqu’au coude. À’bataille de Montiel, y se fit sacrer une volée pis capturer par Bertrand du Guesclin. 

Là, je l’sais que des fois j’en mets un peu avec mes gros mots, mais j’vous jure que c’t’arrivé d’même. Quand Henri entra dans’pièce où son demi-frère était prisonnier, y cria : 

« Où-ce qu’y est, l’enfant d’chienne? » 

Pedro se l’va de sa chaise comme si y’avait un ressort dins fesses pis répondit : 

« C’est TOÉ l’enfant d’chienne! »

Y se garrocha su son demi-frère, pis les deux s’mirent à s’tapocher su’a gueule jusqu’à ce que Pedro sorte une dague! Là, la gang à Henri eut pas l’choix de s’en mêler. Y sautèrent su Pedro, Henri sortit sa dague à lui pis tua son demi-frère. 

Pis vous autres, votre dynamique familiale?

Entécas. 

J’ai dit que l’Prince Noir avait sacré son camp, mais y’artourna chez eux en Angleterre : y passa un autre quatre ans à s’battre contre les Français.

L’affaire, c’est qu’y fut pu jamais l’même après la Castille : y’avait pogné une chiasse dont y’arriva jamais à s’débarrasser. Ça l’affaiblit tellement qu’y dut s’résigner à rentrer en Angleterre en 1370. 

À c’te moment-là, les filles à Pedro furent mariées à deux des frères à Édouard, Jean pis Edmond. Aussitôt, Jean arvendiqua le trône de Castille au nom de sa femme Constance. Y’essaya pendant 16 ans de devenir roi sans jamais passer proche de réussir, mais ça l’empêcha pas de d’mander à tout l’monde de l’appeler El Rey. Astie que ça devait être gossant. 

Le Prince Noir artrouva pu jamais son pep d’avant; c’te grand guerrier pis l’héritier du trône mourut de maladie en 1376 à 45 ans, avant son père.

Quand Papi Édouard III rendit l’âme l’année d’après, c’est le p’tit gars de dix ans du Prince Noir, Richard, qui monta su’l trône. C’est là que l’rubis s’ajouta officiellement aux joyaux d’la Couronne anglaise. 

Pis que sa malédiction s’abattit su’é rois d’Angleterre! Entécas, c’est c’qu’on dit. 

On peut pas nier que, dans l’siècle qui suivit, y’en a pas un d’eux autres qui fit vieux os :

Là, vous allez m’dire : Matante, tsé, c’est l’époque! C’tait normal de mourir le crâne défoncé ou de s’chier l’corps jusqu’à ce que mort s’ensuive! 

P’t-être. Quand même, les rois du siècle d’avant avaient toutes toffé jusqu’à la soixantaine (sauf Édouard II, mais personne aime Édouard II, faique c’pas grave).

Pis messemble que c’est ben plus l’fun de s’dire qu’y ont toutes été victimes d’une garnotte malfaisante qui gère mal ses traumatismes.

Pour raconter le reste de l’histoire du rubis après ça, faudrait que j’vous conte l’histoire des rois pis des reines d’Angleterre au complet. Ch’frai pas ça, ben crère. 

Mais y’a quand même une couple d’anecdotes qui valent le détour.

Mettons que t’es un roi du Moyen-Âge qui va lui-même su’l champ d’bataille, dans l’danger, l’chaos, l’sang pis les hurlements. Comme aux échecs, t’es la pièce la plus importante : si tu tombes, c’est toute ta gang qui tombe avec toé.

Faique c’est quoi, l’affaire la plusse fantasse que tu peux faire pour dire à tes ennemis : « Ch’t’icitte, j’ai pas peur de vous-autres, v’nez-vous en? »

À’bataille d’Azincourt, en 1415, c’tait Anglais contre Français. 

En jeune souverain fringant de 29 ans, Henri V d’Angleterre s’pointa là avec su’l top de son casse une grosse maudite couronne dorée couverte de joyaux qui brillait comme une boule disco au milieu de l’enfer. Pis c’tait quoi la pièce maîtresse de c’te couronne-là? Le rubis du Prince Noir, ben crère. 

V’là un roi qui avait pas peur de s’salir.

Selon la légende, le duc d’Alençon, spottant Henri pis sa couronne de l’autre bord du champ d’bataille, se s’rait enligné direct pour l’occire, pis y’aurait failli réussir : y crissa un gros coup de hache su’l casse du roi d’Angleterre, envoyant la couronne rouler dans’gadoue. 

Ce fut pas assez pour faire tomber Henri, qui s’défendit en lion. Le duc d’Alençon, lui, se fit tuer pas longtemps après.

Comme vous l’savez p’t-être, à c’te bataille-là, les Anglais rincèrent les Français comme y’avaient rarement été rincés. Y firent des milliers de prisonniers. On raconte qu’un de ceux-là avait vu la couronne arvoler pis promit de l’artrouver en échange de sa liberté; y’artrouva la couronne pis l’rubis du Prince Noir avec, mais on « oublia » le libérer. 

Pis en 1485, Richard III, le dernier roi d’Angleterre à mourir au combat, portait supposément l’rubis su son casse quand y se l’fit encastrer dans l’ciboulot à la bataille de Bosworth Field. Sa couronne arvola d’un buisson pis servit drette là à couronner son rival, Henri Tudor.

Clairement, le rubis avait l’tour de pas disparaître.  

Y survit même à la pire catastrophe à arriver aux joyaux d’la Couronne : en 1649, près avoir faite exécuter le roi Charles Ier pis aboli la monarchie, Oliver Cromwell vendit TOUTE le bling royal pis fit fondre toute c’qu’y avait d’or dins coffres pour frapper des pièces de monnaie. 

Sauf que, woup! Quand la monarchie fut rétablie pis que Charles II, le fils à Charles Ier, monta su’l trône, qui qu’y artontit avec lui? Le rubis, après 11 ans d’absence! Supposément qu’y était su la nouvelle couronne que le roi se fit faire pour son couronnement en 1661. 

D’ailleurs, c’est pendant l’règne de Charles II qu’y arriva une dernière aventure au rubis. 

En 1671, c’tait pas vraiment dur de voir les joyaux d’la Couronne : t’avait yinque à payer l’gardien à’tour de Londres pour qu’y te laisse rentrer. 

Un jour, un dénommé Thomas Blood s’pointa là avec une idée en arrière d’la tête. 

Accompagné d’une madame qui faisait semblant d’être sa femme, y demanda à voir les joyaux. Tandis qu’y regardaient ça, la femme fit semblant qu’y lui pognait un gros mal de ventre. Le gardien, un monsieur de 77 ans qui s’appelait Talbot Edwards, décida de les amener dans son appart, qui était drette à côté, pour que sa femme s’occupe d’elle. 

Mais, c’tait juste un prétexte pour que Blood puisse se mettre chummy avec le gardien. Le lendemain, y’arvint avec un cadeau pour la femme à Edwards pour la r’mercier d’avoir aidé sa « femme ». Après, une chose mena à une autre, pis Blood était tout le temps rendu à souper chez les Edwards; y’était même question que son « neveu » marie leu fille. 

Quand vint le temps de présenter le fameux neveu, Blood se pointa avec lui pis deux autres gars. C’est là qu’y demanda à Edwards si y pouvait leu montrer les joyaux. 

Y descendirent dans’salle où étaient la couronne, l’orbe, le sceptre pis toute le kit, pis là, flâwk! Le pauvre monsieur Edwards se fit garrocher une cape su’a tête, fesser avec un marteau pis bâillonner. 

Blood enleva la grille qui protégeait les joyaux, prit la couronne (su laquelle y’avait probablement le rubis) pis l’aplatit à coups de marteau pour qu’a rentre en d’sour de son manteau pis mit l’orbe dans ses culottes tandis qu’un de ses complices essayait de scier le sceptre en deux pour le mettre dans son sac. 

C’est à c’te moment-là qu’Edwards arprit connaissance pis se mit à crier : 

« MEURTRE! TRAHISON! QUEQU’UN EST APRÈS VOLER LA COURONNE! » 

Blood pis ses complices partirent pour s’échapper, mais y furent capturés. 

Tandis qu’y se faisait questionner par les gardes, Blood dit : 

« J’répondrai à parsonne d’autre qu’au roi! »

Je sais pas c’tait quoi la peine dans c’temps-là pour avoir essayer d’voler les joyaux d’la Couronne, mais ça d’vait pas être une tape su’é doigts. 

Pourtant, quand Blood réussit à parler au roi en personne, non seulement Charles II le laissa partir, mais y lui donna des terres en Irlande avec un bon p’tit revenu. C’est presque louche. 

Enfin, en 1838, le rubis se ramassa su la couronne impériale d’apparat qui servit à couronner la reine Victoria, pis c’est là qu’y est encore aujourd’hui. 

Depuis une couple de siècles, les souverains britanniques ont un pas pire taux de survie, faique  peut présumer que le rubis s’est enfin écœuré de tuer ses propriétaires. 

Pis, à moins d’un revirement épouvantable que personne aurait vu v’nir, y’a pas grand chance qu’on voye Charles III en armure à ch’fal su’l champ de bataille avec une couronne pleine de joyaux su’a tête comme en 1415, faique on peut présumer que c’est pas mal la fin des aventures du rubis aussi. 

C’est ben en masse, vous trouvez-pas?


Sources

Jean Froissart, Les Chroniques de Sire Jean Froissart, livre I, partie II (vers 1400).

Mrs Goddard Orpen, Stories about famous precious stones, 1890.

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