Le drôle de Noël de Carol Riendeau — partie II

(un conte écrit à six mains – avec Mémère Poêle pis l’fantôme de Charles Dickens)

Partie I

BOUM! Carol fut catapulté dins couloirs de l’école Monseigneur-Télésphore-Brillant; le cœur y serra.

Y s’arvit ti-cul en huitième année, tu’seul dans son coin. Le rejet de la classe. Y’arvit du monde qui pensait jamais arvoir pis qu’y aurait jamais voulu arvoir non plus : Jason « la Guédille » Paquet, Greta Asselin pis Fern « Pue-d’la-yeule » Parenteau, ses trois intimidateurs en huitième année.

— Ah, non, pas c’tes caves-là! souffla Carol, blanc comme un drap.
— Vous voyez là des ombres du passé, dit l’esprit, voyant que Carol filait mal. Elles ne peuvent ni vous voir ni vous atteindre.

Une chance.

« Ha ha! C’est Carol le Bol! Le linge brun, c’tu pour cacher les traces de brake? Chez vous, ça a l’air d’une bécosse! » ricana Jason avec sa grand’face de pet.

Ça volait pas haut.

« Mon beau Carooolll? Ça te tente-tu de venir voir un film avec ta tite Greta d’amour pendant les vacances de Noël? ronronna Greta en battant des cils. Ben non innocent, c’tune joke! T’étais-tu franchement imaginé deux secondes que j’allais sortir avec toé? Pfouaahahaha! »

Fern, lui, y disait rien. Y disait jamais rien. Y’était juste là avec ses grands bras ballants, prêt à fesser quand on y demande.

Mais c’pas pire, Carol eut pas le temps de se faire arracher sa tuque que, oups! l’esprit l’avait ramené à’maison, la même maison qu’y habitait encore aujourd’hui pis que Jason « la Guédille » Paquet traitait de bécosse.

Quand Carol en avait hérité, y l’avait gardée telle quelle pis avait arfusé d’la vendre. C’tait yinque parce qu’y voulait pas donner une seule autre cenne à un maudit crosseur de notaire; certainement pas parce qu’y avait des beaux souvenirs dans ces murs-là. 

Riendeau s’vit rentrer d’l’école. Dans sa maison d’enfance, y régnait une ambiance de peur pis d’frette qui continuait de le hanter même à c’t’heure. Les stores étaient toujours fermés pis le thermostat était toujours à 16. Par le cadre de porte du salon, y voyait les pieds de son père assis dans son fauteuil. Jeune Carol essayait de pas faire de bruit; ça y tentait pas que l’paternel le voye pis l’traite encore de bon’rien. 

Heureusement, y’avait sa grande sœur Fanny. Quand y la vit arriver, Carol vint les yeux humides. 

— Je vous sens ému, Monsieur Riendeau, dit l’esprit. 
— Fanny, c’tait la seule à avoir été fine avec moé dans’famille, répondit Carol, la voix éraillée. Maman est morte jeune, pis ch’pense qu’a se sentait responsable de jouer c’te rôle-là à sa place. P’pa était pas du monde, mais a faisait toute pour raccommoder la famille. 

Là, Carol s’arvit les tits yeux pleins d’étoiles en avant de son bas d’Noël étendu proche du poêle. Jeune Carol tâta le bas; ça craquait! Là, y découvrit… une patate enveloppée dans du papier journal. Chaque année, une patate dans le papier journal. Son père riait comme un malade. Chaque année, Carol y se disait que son père l’arpognerait pas, mais le bonhomme réussissait tout le temps à y faire croire que non, c’t’année ça allait être de quoi de beau. 

Mais sa sœur, elle, a prenait toujours la peine d’y offrir un p’tit cadeau, une p’tite soufflette de rien; c’tait elle qui lui avait donné son premier portefeuille. Le soir de Noël, a préparait toujours des p’tits sandwichs pas de croûte pis des saucisses roulées dans l’bacon, à défaut d’un cipâte ou d’une dinde. Pour Carol, c’tait le plus beau repas de l’année. 

— Chus ben niaiseux, soupira Carol. 
— Pourquoi donc? demanda l’esprit. 
— Mon neveu Fred, c’est l’garçon à ma sœur; c’est toute c’qui m’reste d’elle, dans l’fond. Hier, y m’a invité à souper, pis, ch’sais pas pourquoi, j’l’ai arviré d’bord comme un chien…

L’esprit dut voir que Riendeau commençait à avoir les jambes molles, parce qu’y le ramena chez eux, dans l’présent. 

Y l’argarda tituber jusqu’à son litte pis s’endormir aussitôt. Y sourit avec bienveillance pis s’éteignit comme une chandelle.

Carol se réveilla à’même heure, pareil comme la veille, dans l’silence, le givre dins chassis qui l’empêchait de voir dehors. 

« Coudonc, c’tu l’jour d’la marmotte? »

Y’avait encore le motton d’avoir vu sa sœur la veille, mais y s’préparait déjà mentalement pour le prochain esprit. 

« Qu’est-cé qu’y vont ben me montrer à soir? »

Tout d’un coup, y’entendit des grelots, comme si Ginette Reno était après descendre du ciel en chantant « La promenade en traîneau ». 

« HO HO HO! »

Carol faillit tomber en bas du litte : en avant d’lui, c’est nul autre que l’père Noël qui apparut. 

« Joyeux Noël, Carol! Venez avec moi dans mon traîneau, mon garçon, j’vous emmène! Vite, nous n’avons pas beaucoup de temps! »

Tiré par la queue d’chemise, Carol se ramassa le derrière su’l siège passager du traîneau du père Noël, volant au-dessus d’la ville. 

— Alors, mon p’tit Carol, Monsieur Dickens m’a dit que tu penses que Noël, ça ne sert à rien? 
— Euh…

Carol eut quand même un p’tite hésitation avant de dire en pleine face au père Noël que sa fête, c’tait d’la marde. Mais y put pas s’en empêcher. 

— Ben là, j’m’excuse, Monsieur Noël, mais ch’comprends juste pas pourquoi l’monde s’énarve pis jette l’argent par les f’nêtres de même, yinque parce que le 25 décembre s’en vient. La vie est assez dure de même sans se donner autant d’misère : courir partout dins centres d’achats pour acheter des cossins qui vont finir aux vidanges, décorer avec des gugusses cassants qui font yinque prendre d’la place dans l’débarras, faire semblant d’être fin avec le monde alors qu’on s’en sacre le reste de l’année, sans parler de c’t’espèce d’orgie d’bouffe complètement obscène de pâtés à’viande pis d’Ferrero Rocher du Jean-Coutu. Pis toute ça, ça fait juste sentir mal toutes ceux qui sont pas capables de se le payer…
— Ça, c’est ton point de vue, mon garçon. Et si nous allions voir la fête dans les yeux des autres?

Le père Noël donna un p’tit coup de rênes à ses rennes, pis y’étaient partis. 

Carol s’artrouva au Salon des artisans. Tout le monde avait le sourire, ça magasinait pis ça jasait. Les vignerons pis les chocolatiers pis les cuisineux de terrines pis de gelées aux p’tits fruits que Carol connaissait pas faisaient goûter leux produits faits avec amour. Ça sentait bon. 

Sur une p’tite scène dans l’coin, y’avait une chorale avec des enfants qui chantaient des airs des Fêtes. Carol sentit comme une chaleur y monter dans’poitrine, de quoi qui lui était pas arrivé depuis longtemps. Parmi les p’tits chanteurs, y’armarqua le flo qu’y avait vu chanter dans l’chassis de son bureau la veille de Noël pis y argretta de l’avoir chassé.

« Ouin, là, c’tait p’t-être moé, l’cave… »

Pis là, wôh! Un autre p’tit tour de traîneau, pis l’père Noël l’emmena dans’maison à Bob, son employé. Y’était autour de la table en train de réveillonner avec sa femme Chantal pis leux enfants. Jamais y’aurait pensé que Ti-Bob pouvait passer un beau Noël de même au salaire minimum. Y’avait une dinde, des bonnes patates pilées pis d’la bûche! Ça chantait, ça riait pis ça s’taquinait. Bob y complimenta Chantal, qui avait mis la main s’une dinde en super spécial.

« Chantal, c’est ta meilleure dinde en carrière! commenta Bob. T’es un vrai génie de l’économie! »

Bob prit la peine d’armacier sa femme parce qu’elle avait encore réussi à ménager toute l’année, ti par ti peu, pour acheter un cadeau à tout le monde.

« Des fois, j’me dis que Chantal, ça m’aurait fait une bonne femme », s’avoua Carol dans l’intimité de son ciboulot.

Bob eut une pensée pour Carol :

« J’lève mon verre à mon vieux grippe-sous de patron. Ch’t’arconnaissant envers lui pareil : j’oublie jamais qu’y m’a laissé une chance parce j’étais pas capable de me placer à cause de mes folies de jeunesse. Santé, le vieux! »

Mais, encore une autre tour de traîneau, pis le fantôme l’emmena sentir ce qui se passait chez son neveu Fred.

« Ouin, j’ai invité mononcle Carol, mais y m’a envoyé promener comme d’habitude, racontait Fred à ses invités. J’y demande à chaque année, pis chaque année c’est pareil. J’me dompte pas. Pauvre lui, y’est pas fin, mais pareil, ça doit être triste chez eux à soir. On lève tu notre verre pareil à’santé de mon vieux mononcle Séraphin? Chus sûr qu’y a du bon dans le fond. Santé, Mononcle! »

Le père Noël emmena Carol visiter la ville, vite pis lentement en même temps. Y’en vit, des affaires : toutes sortes de réveillons, des riches avec des huîtres pis du champagne le p’tit doigt en l’air, jusqu’à des moins riches dans le style de Bob, mais ben d’autres encore qui avaient moins, mais qui s’arrangaient grâce aux paniers de Noël. Y’appréciaient le peu qu’y avaient. Y’en vit qui se chicanaient. Y fut transporté vers du monde qui étaient loin de chez eux pis qui s’ennuyaient. 

« Vous leu feriez pas un lift avec votre traîneau, père Noël? » demanda Carol avec un sourire en coin. 

Le père Noël répondit pas pis le ramena plutôt chez eux, dans son litte, à réfléchir su toute c’qu’y avait vu. 

Carol avait ben constaté qu’y avait des heureux, des moins heureux, pis des pas heureux pantoute, pis que ça avait pas à voir tant que ça avec l’argent.

Carol s’tait jamais vraiment arrêté à penser aux autres pis à c’qu’y vivaient, mais là, y v’nait d’en avoir un concentré, pis ça l’faisait filer bizarre. Y’avait fait rire de lui dans sa vie, mais là, y se surprit à penser à toutes les fois qu’y avait ri des autres, lui’ssi. Y se disait que les pauvres étaient pauvres parce qu’y étaient lâches; que si lui, y’avait réussi à se ramasser un motton, tout le monde était capable. Mais, c’tait ben plus compliqué que ça. 

Là, son motton, y l’avait dans la gorge. En même temps, y se sentait comme toute attendri; le vieux mur de crépi qu’y avait bâti autour de son cœur commençait à craquer.

C’est son propre ronflement qui le réveilla la troisième fois. Après avoir vu le père Noël la veille, Carol était optimiste : 

« Dickens a dit que j’allais voir l’avenir. Ça devrait pas être si… AAAH!!! »

Dans l’coin d’la chambre, y’avait une grande silhouette sombre qui portait une espèce de chasuble noire tout échiffée. A s’approcha du litte en flottant à un pied du plancher, sans faire un son, la face cachée par son capuchon. 

« Euh… C’est vous, l’esprit du futur, j’imagine? » demanda Carol, terrorisé. 

L’esprit répondit pas, mais y fit signe de l’arjoindre avec un doigt décharné. 

C’te fois-là, pas de charmante promenade en traîneau. 

Carol s’artrouva téléporté dans l’entrée d’un édifice à bureaux. Trois bonshommes avec qui y’avait déjà eu affaire jasaient en avant d’la porte. 

— Ouin, tu parles d’une nouvelle toé! Le vieux gratteux à Riendeau qui est passé de l’autre bord! Y l’ont trouvé tu’seul sans connaissance dans sa maison.
— Ben oui toé! Ch’pensais qu’y mourrait jamais! J’me demande c’qu’y avait décidé de faire avec son argent. Pour moé y va se faire enterrer avec. Comme j’le connais, y’est après se dealer une place au paradis pas trop chère avec saint Pierre.
— Ha! Ha! Entécas moé, j’ai d’autres choses à faire dans’vie que d’aller à son service – comme classer mes guides de l’auto de 1972 à 2024. À moins qu’y aye un p’tit buffet frette, pour la peine! 

Carol eut un gros pincement au cœur. Y’avait jamais pensé finir de même. Y s’tourna vers l’esprit, toujours aussi silencieux et épeurant. 

« Y va-tu avoir du monde à mon service? » demanda Carol. 

L’esprit leva un bras, pis PAF! Y s’artrouvèrent au salon. Où, à part l’urne à Carol pis le croque-mort, y’avait juste Fred, qui disait au revoir à Bob, passé faire un p’tit tour cinq minutes. Pas de cousins, pas de connaissances, pis surtout pas d’amis. 

« Fred! Mon bon Fred! s’exclama Carol, les yeux pleins d’eau, se sentant encore plus coupable d’avoir arfusé son invitation. Pis Bob! »

Riendeau commençait à hyperventiler.

« Y’a pas personne d’autre qui pense à moé après ma mort? » 

L’esprit le téléporta alors dans un deux et demi où une jeune femme faisait ses comptes à’table d’la cuisine. Tout d’un coup, son chum entra en coup d’vent : 

— Steph! Tu sais pas quoi? 
— Quoi?
— Tsé l’bonhomme Riendeau?
— L’gars du prêt qui appelle icitte cinq fois par jour comme une tache pour qu’on l’rembourse?
— Ouais! 
— Ben lui, quoi? Accouche!
— Yé mort! 
— Ben voyons don, toé, pour vrai?
— Vrai de vrai. Y s’rait mort le vendredi soir tu’seul dans son salon, mais c’est yinque lundi qu’y l’ont trouvé; son employé s’inquiétait de pas l’voir au bureau.
— Mais on aura sûrement pas la paix? Notre dette va être transférée à quequ’un? 
— Ouais, mais d’ici à c’que ça s’arrange, j’vas avoir été payé pour la job que j’ai faite le mois passé, pis on va être bons pour rembourser. En attendant, on s’fra pu harceler!
— T’as ben raison. Meilleure nouvelle de l’année! 

Carol avait l’impression de s’être fait scier les jambes. Fred pis Bob s’taient pointés à ses obsèques pas mal par devoir, y s’en doutait ben. Pis sinon, la seule émotion que sa mort inspirait, c’tait d’la joie pis du soulagement! 

« Bon, ch’pense que j’n’ai assez vu… Pouvez-vous m’ramener, sivouplaît? »

L’esprit l’tortura pas plus longtemps. Carol artourna direct dans son litte.

Après toute c’qu’y avait vécu, y se demanda si y’allait s’réveiller correct. Pis pour vrai, quand y’ouvrit les yeux, toute était comme d’habitude dans’maison. Ses vieilles pantouffes étaient à leu place, le cadre du frère André pis son vieux plateau de dîner Swanson d’la veille aussi. Toute.

Y faisait toujours aussi frette mais y’était tellement content! Y’avait jamais ben filé de même.

« Je veux vivre dans le passé, le présent et l’avenir! s’écria-t-il en sautant en bas du litte. Les leçons des trois esprits demeureront gravées dans ma mémoire. Ô Charles Dickens! Que le ciel et la fête de Noël soient bénis de leurs bienfaits! Je le dis à genoux, oui, à genoux! »

Carol Riendeau comprenait pu rien. 

« Voyons, qu’est-cé qui m’prend? Chus rendu que je parle comme Monsieur Dickens, moé là! »

Y s’garrocha dans le châssis pour voir dehors. Toute avait l’air normal. Y’avait un ti gars qui passait dans la rue en sifflotant. 

— Heille, ti-gars! On est quel jour?
— Ben, c’est Noël, c’t’affaire! répondit le flo, toute froissé qu’on y demande une question aussi niaiseuse.

En même temps, les cloches des églises se mirent à sonner partout. Riendeau se pouvait pu tellement y se sentait heureux. 

Y s’habilla avec son plus beau linge pis sortit dehors. Le vieux Carol garrocha des Joyeux Noël! partout à tout le monde. Y donna même trois vingt piasses à un gars qui quêtait au coin d’la rue. 

Un peu plus tard, l’ex-radin viraillait en avant de chez son neveu Fred. Y savait pas trop si y pouvait s’présenter là, parce qu’y avait été ben ben fin avec lui la veille. Y se décida à cogner à’porte.

C’est sa nièce par alliance qu’y ouvrit, les yeux grands comme des cinquante cennes.

— Ah! Euh, bonjour, mononcle Ca…rol.
— Bonjour pis Joyeux Noël ma belle nièce! Vous êtes en beauté aujourd’hui! Finalement j’ai décidé de venir fêter Noël avec vous autres, si chus toujours invité.

Fred arriva su les entrefaites. 

— Oh! Mononcle Carol! Rentrez, rentrez! Vous avez changé d’idée?
— Ben… oui, si tu m’en veux pas trop pour hier.
— Non, non, venez-vous en, chus tellement content de vous voir!

Carol goûta chaque moment du souper pis de la soirée. Y’avait jamais passé un beau Noël de même. Y se promit d’en vivre d’autres à l’avenir.

Y rentra chez eux le soir tard, toute guilleret, pis le lendemain, y se rendit au travail comme prévu.

Bob arriva en retard, toute piteux pis un peu pâteux. Y s’attendait à manger sa gratte.

— T’es en retard, mon niaiseux? lâcha le bonhomme en se forçant pour parler comme le Riendeau d’avant.
— Euh oui… je… m-m-m-m’excuse m’m’m’monsieur Riendeau, bégaya Bob, avec l’envie de rentrer en dessous du tapis toute parcé. On a eu pas mal de fun hier. Ça arrivera p-p-p-pu, je vous le prom…
— C’t’une farce! Je comprends ça, le coupa Riendeau, s’amusant de voir la face à Bob, toute pardu.
— Mais y fait ben chaud ici dedans? Le thermostat est-tu déréglé? demanda l’ébarlué.
— Non non, j’ai monté le chauffage. Chus tanné de geler. Toé’ssi j’imagine? s’enquit le boss, devant la face de plus en plus incrédule à son employé. Pis, sais-tu quoi mon bon Bob? 
— Euh… non, Monsieur? s’inquiéta Bob.
— J’vas t’augmenter. Ça fait des années que tu m’endures pour un salaire de crève-faim, tu travailles super ben, t’es fiable pis honnête pis t’es précieux pour moé. Faique tiens, une tite avance pour tu’suite. Tu vas voir, mon Bob, ça va changer icitte. On va aller loin toé pis moé! À’place de nuire, on va aider!

Bob eut besoin de ramasser ses bras à terre, tellement y’étaient tombés. Le lendemain, y pensa qu’y allait revenir au bureau pis que le beau temps serait fini, mais non. Le surlendemain pis les autres jours non plus.

De son côté, Carol Riendeau vit pu jamais de spectres. Ses visites dans le temps l’avaient transformé pour de vrai. Y devint un maudit bon bonhomme, tout le temps de bonne humeur. Y’en a qui riaient de t’ça, qui le traitaient de vieux gâteaux qui sait pas ce qui veut, mais lui y s’en sacrait. Y’était juste reconnaissant de la chance qu’y avait eu.

Pis à sa mort, des années plus tard, le salon funéraire était ben plein d’monde.

C’est-tu pas beau, ça?

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