Une histoire de chat mort

Dessin de l’incomparable Christine Labrecque! (Pis merci à Mononc’Poêle pis Frère André d’avoir servi de modèles)

L’histoire, c’est sérieux; nous autres icitte, à Autour du poêle à bois, on sait ça depuis longtemps.

Mais des fois, en fouillant, je tombe sur une histoire qui a l’air tout droit sortie du cerveau de Mononc’Poêle pis de ses chums quand y déconnent en jouant à Donjons et Dragons.

Avant toute chose, par’zempe, m’as vous expliquer vite vite c’tait quoi une lettre de rémission en France au Moyen-Âge.

En gros, mettons que t’étais accusé d’un crime, mais pas encore condamné, tu pouvais écrire au roi pour dire de quoi du genre, « Oui, j’ai crissé un coup d’poing dins dents de l’arbitre au hockey mineur, mais c’pas d’ma faute : j’étais fâché parce que le piochon avait donné une mauvaise pénalité à mon gars! » Si le roi trouvait que ça avait de l’allure, ben y t’envoyait une lettre de rémission, pis toutes les procédures judiciaires étaient arrêtées, POUF! Comme si y s’tait rien passé.

Y’avait pas juste la colère, hein; l’amour aussi servait à justifier ben des taloches, du genre, « Si je l’ai poussée en bas des marches, c’est parce que je l’aimais TELLEMENT! »

Mais, au travers des affaires déprimantes qui font penser que c’est mieux à c’t’heure, mais quand même pas si différent pareil, y’a des PERLES.

Comme celle-là :

Une fois c’t’un gars en France au XVe siècle, on va l’appeler Ti-Jean, qui buvait d’une taverne avec un de ses chums, on va l’appeler Ti-Paul. Un m’ment’né, Ti-Paul dit « Bon ben m’as faire un boutte » tandis que Ti-Jean décidait de rester pis de s’envoyer une couple d’autres pintes.

Quand Ti-Jean s’en alla à son tour, y fit un méchant saut : dehors, dans un racoin sombre, Ti-Paul l’attendait depuis toute c’te temps-là. Y se garrocha su Ti-Jean, pis y’avait d’quoi dins mains… Ti-Jean eut yinque le temps de s’rendre compte que c’tait un chat mort à moitié décomposé avant d’en arcevoir un coup drette dans’face, SHPLAK!

Ti-Jean mit la main su sa joue – du sang?

« C’est quoi ton astie d’problème? Tu m’as grafigné avec ton crisse de chat! »

Enragé noir, Ti-Jean sortit son poignard pis blessa Ti-Paul au bras.

Le swigneux d’chat se sauva, laissant Ti-Jean avec plein de questions : qu’est-cé qu’y lui avait pogné là? Y’avait trouvé ça où, c’te chat mort-là? Depuis quand y’était caché dans l’coin avec ça dins mains?

Mais l’histoire était pas finie.

Ça vous surprendra pas, mais Ti-Paul, c’tait un crotté, pis y prit même pas la peine de laver sa plaie. Résultat : la gangrène pogna là-dedans, pis y mourut. Qui swigne un chat risque trépas, faut crère.

Faique Ti-Jean fut accusé d’meurtre, pis y pouvait avoir la peine de mort!

Attisé par un profond sentiment d’injustice, Ti-Jean alla voir un procureur pour qu’y lui rédige une demande de lettre de rémission.

Son principal argument, c’tait ça :

« Y m’a swigné un chat mort dans’face sans aucune maudite raison, pis y m’a grafigné la face! Ch’pense que j’avais l’droit d’être fâché! »

Faut crère que c’tait convaincant, parce que le roi y’accorda sa lettre de rémission, pis c’est d’même que cette anecdote pas d’allure se rendit jusqu’à nous autres.

Pis, qui sait, ça donnera peut-être des idées d’arme improvisée à Mononc’Poêle pour sa prochaine campagne de D&D?


Ma source, si ça vous tente d’en savoir plus :

https://www.medievalists.net/2021/10/rotting-cat-damaged-penis/

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