Kid Kodak : Henri IV de France pis ses portraits

Aujourd’hui, c’est le 411 anniversaire d’Henri IV, roi de France – tsé, le gars de l’autoroute du même nom, à Québec?

Y’a été tué en pleine rue par François Ravaillac, un fanatique religieux qui pensait que le roi était l’Antéchrist.

Mais bon; mettre des tites bulles drôles sur la peinture de son assassinat, c’t’un peu… J’me sentais pas à l’aise avec ça, faique j’ai décidé de faire autre chose.

Voyez-vous, notre Henri IV était un kid kodak avant l’heure. Y’aimait pas mal ça, s’faire tirer l’portrait.

Faut dire aussi que lui, au départ, c’tait le roi de Navarre. Y’a hérité du trône de France parce que la dynastie des Valois a trouvé l’tour de passer au travers de toutes ses héritiers mâles, pis comme les Français interdisaient aux « gonzesses » d’hériter du trône, ben y’a fallu qu’y’armontent neuf générations en arrière pour se trouver un roi.

J’vous dis ça parce que c’est pas tout l’monde qui trouvait que son auguste darrière avait légitimement d’affaire là. Faique, en utilisant des portraits, y’a lancé une espèce d’opération de relations publiques pour ben paraître pis asseoir comme faut son pouvoir.

Faisons une tite rétrospective.

Le v’là à 15 ans, avec un beau pinch mou. C’est magnifique. Enlève le colette, pis on dirait un nerd qui rentre d’un tournoi de cartes Magic, ben certain qui va gagner, pis qui tient les portes aux filles en disant « Mad’moiselle ».

Notez le pif pis le r’gard de braise – vous allez les arvoir souvent.

Le r’vla quatre ans plus tard, à ses noces, avec Marguerite de Valois, alias la reine Margot, tsé comme dans la vue avec Isabelle Adjani pis Daniel Auteuil.

Comme on peut l’voir à leux faces qui irradient le wouptidou, y s’aimaient pas pantoute. C’tait un mariage arrangé par Catherine de Médicis, la mére à Marguerite, dans l’espoir de faire slaquer la guerre entre catholiques et protestants. Parce que, ouais, Henri était protestant; à cause de ça, y pouvait pas rentrer dans Notre-Dame, faique la cérémonie de mariage a eu lieu su’l perron d’la cathédrale.

Y’ont pas eu d’enfants, pis finalement, Henri a fini par faire annuler son mariage avec Marguerite, pis y s’est armarié avec Marie de Médicis, qui lui a donné un héritier doué de zouiz quasiment tu’suite.

D’ailleurs, quins, argardez l’beau tit portrait de famille avec toutes les enfants (Louis, Elizabeth, Christine – pis l’ti poute, dans son cârosse, c’est MONSIEUR d’Orléans) pis euh… euh… L’gars dans l’coin, là? En bas? C’est Guillaume Fouquet de la Varenne. Y v’nait d’une famille bourgeoise, pis y’était cuisinier pour la sœur d’Henri. Fouillez-moé comment, mais c’est devenu l’grand chum d’Henri, pis y lui a même sauvé la vie à la bataille de Fontaine-Française.

Mais bon. C’est bizarre. Y’a l’air photoshoppé dans’peinture. Tsé, c’t’un peu comme aller au studio Sears avec les flos pour une séance photo quétaine avec des pommes pis mettre ton courtier d’assurances dans l’coin. Ou bedon, ton chum de gars qui travarse une mauvaise passe pis que t’as accepté d’héberger dans ton sous-sol, mais là y s’incruste pis ta blonde est à boutte. En passant, son papier dit « Il m’a fait quérir l’honneur et donné le bien ». Au moins, y’est arconnaissant.

Comme j’vous disais, Henri s’sarvait aussi de ses portraits pour faire un ti peu de propagande, genre :

Là, on l’voit en armure, l’épée dins airs, toute drette, avec un sourire de champion. à gauche, c’est l’nœud gordien, tsé lui qu’Alexandre le Grand a fendu en deux. À drette, c’t’un mini Hydre de Lerne toute étêté, comme dins douze travaux d’Hercule. Tu’suite, on voit qu’y s’prenait pas pour d’la marde.

Mais c’pas fini!

Le faite qu’Henri était protestant, ça fâchait ben du monde, dont la Ligue catholique, qui voulait ARDJIEN savoir de lui su’l trône de France. Y leu a faite la guerre pendant des années. Un m’ment’né, pour acheter la paix, y’a fini par se convertir au catholicisme, mais même à ça, la Ligue continua de l’attaquer comme un chien qui a les dents pognées dins culottes du facteur.

Quand y réussit enfin à avoir l’dessus, cinq ans après sa conversion, on y tira c’te beau portrait-là :

Faique le but de t’ça, c’tait de l’arprésenter en Mars, dieu d’la guerre chez les Romains. Y tient l’bâton du boss, pis y’a l’pied su les bouttes d’armure de ses ennemis vaincus. Notez son armure rose flash! Ça, ça montre que l’rose, ça a pas toujours été associé aux p’tites filles. En faite, jusqu’aux années 1930, le rose, c’tait une couleur associée aux p’tits gars, un genre de rouge-lite qui arprésente la force. Les p’tites filles, elles, étaient habillées en bleu pâle, la couleur d’la sainte Vierge.

Faique les gars, j’vous encourage à mettre des ch’mises roses! Ça fait tellement ben!

Ok. Là on arrive à mon image préférée.

ARGARDEZ. SA. FACE. J’me peux pu. Y’a l’air d’un comédien poche qui joue un héros dans une pièce de théâtre d’été pis qui a apporté son costume à maison pour surprendre sa femme.

Dans c’te portrait-là, y’a r’pris l’idée de l’Hydre de Lerne, mais là, y’est allé à fond. Y’est carrément habillé en Hercule, avec la massue pis toute. Même si la face fait son âge, le corps est toute jeune pis fringant. C’est pour montrer la vigueur pis la santé du roi, mais finalement, ça donne juste le goût d’rire.

Pis là, l’apothéose. Comme j’vous disais au début, y’a été assassiné le 14 mai 1610. Mais même dans’mort, y’avait pas dit son darnier mot. Tchéquez-ça :

(Si c’est trop p’tit, cliquez avec le piton drette pis faites « Voir l’image dans un nouvel onglet »)

Méchante affaire, hein? À gauche, Henri s’fait emmener su l’mont Olympe par Jupiter pis Saturne comme un homme devenu dieu. Au milieu, deux Victoires nu boules s’arrachent les ch’feux. À drette, t’as Marie, la veuve à Henri, qui s’fait offrir la régence du royaume, vu que son gars Louis XIII est encore trop jeune pour régner. Est toute triste pis humble.

C’est la France en parsonne qui y tend l’globe du pouvoir pour qu’a l’prenne. Autour d’elle, y’a la Prudence, la Providence pis la déesse Minerve qui l’encouragent. Pis en bas, ben… c’t’une gang d’hystériques qui endurent pas l’incertitude.

Faique c’est ça! Mais avant d’partir, j’ai un darnier nanane pour vous-autres. Henri, y s’est pas limité à un seul médium pour ben paraître…

Fig. 3

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