Le Vasa : Chronique d’un flop annoncé

Merci Christine Labrecque pour le dessin 😀 ❤

Le dimanche 10 août 1628 à Stockholm, en Suède, des centaines de woireux s’étaient ramassés su’l quai pas loin du palais royal pour assister à d’quoi de ben spécial : le premier voyage du Vasa, le nouveau vaisseau amiral d’la flotte suédoise.

Trois mâts, dix voiles, deux rangs d’canons – le darnier cri dans c’temps-là – des sculptures, des dorures, des couleurs à pu finir : c’tait une vraie forteresse flottante pensée exprès pour gonfler d’fierté le ti cœur des Suédois pis foutre la chienne aux voisins. 

En l’voyant virer l’coin d’la pointe de terre qui l’cachait à’vue, le monde se mirent à pousser des cris d’joie. Sans doute qu’y avait aussi un orchestre qui jouait une tite toune de guerre de circonstance. Après toute, un bateau d’même, ça méritait une chanson thème, comme les lutteurs à’TV.

À bord, c’tait toute autant l’party. Pour l’occasion, l’équipage avait eu l’droit d’emmener femmes pis enfants pour un p’tit tour avant que le Vasa s’en aille à’guerre. Partout autour, y’avait plein de monde dans des chaloupes qui leux faisaient des tatas.

Le Vasa longea l’quai bondé d’monde. Jusque-là, y’avait été tiré avec des cordes à partir d’la terre ferme, mais c’tait l’temps pour lui de larguer les amarres.

« Aweillez les gars, ouvrez les voiles! » 

Le Vasa sortit d’la baie qui l’gardait à l’abri du vent pis ouvrit ses sabords – tsé les tites portes par où on fait sortir les canons? Vous allez vous coucher moins niaiseux à soir! Pis y tira une salve avant de s’en aller. 

« BA-BA-BA-BABANG! »

Sauf que là, y’eut un p’tit coup d’vent. Pas grand-chose – à peine assez pour artrousser le toupette à Ti-Poil. Mais le Vasa, y réagit comme si y’avait mangé une claque d’ouragan :

Le navire pencha su’l côté, l’eau rentra dans ses sabords grand ouverts, pis en queques menutes, la fierté d’la Suède coula au fond du havre sous l’argard horrifié des Stockholmois. 

Mais qu’est-cé qui avait ben pu se passer? Un navire qui était censé être le joyau d’la flotte, une commande spéciale du roi par-dessus l’marché, qui varse pis qui coule en 20 minutes comme la vieille chaloupe poquée à Mononc’Georges au fond du lac Long! Coudonc, c’tait-tu la STQ qui avait faite le cahier des charges?

Pour mieux comprendre, on va faire un p’tit post-mortem.

En 1626, le roi Gustave II Adolphe de Suède était en guerre contre son cousin, Sigismond III, roi de Pologne, pis sa flotte v’nait de manger une christie d’volée : 10 de ses navires s’taient faite ramasser par une tempête, le navire amiral avait été capturé par l’ennemi, pis un autre navire s’tait faite sauter pour pas subir le même sort. Ben, son équipage l’avait faite sauter. On s’comprend.  

Bref, Gustave Adolphe avait besoin de nouveaux bateaux au plus crisse, pis y passa sa commande au chantier naval de Stockholm. 

L’affaire, c’est qu’y arrêtait pas de changer ses instructions comme un gars mêlé en avant de la fenêtre d’la cabane à patates frites :

« J’veux un gros bateau pis deux p’tits. Non – deux gros. Trois moyens! Une grosse molle marbrée? Une douze pouces all dressed pis six egg rolls! »

Pis quand finalement les ouvriers du chantier eurent achevé de bâtir la quille du navire qui allait dev’nir le Vasa, là Gustave Adolphe entendit dire que son voisin Christian, roi du Danemark, avait faite construire un navire de guerre avec pas un, mais DEUX ponts de canons couverts.

« Heille LÀ! Voir si j’vas laisser Christian faire son frais-chié dans toute la Baltique avec ses deux ponts d’canons! »

Donc, y’ordonna qu’on mette la même affaire sur le Vasa.

Heille, si d’quoi d’même arrivait aujourd’hui, ça s’rait comme crisser une roche s’un nique de guêpes : tout l’monde serait en tabarnak, pis ça se mettrait à bourdonner dans tou’és sens pour arfaire les dessins, les calculs, les budgets…

Mais dans c’temps-là, la construction de bateaux, c’tait pas la même affaire pantoute. Y’avait pas de plans, pas de modèles 3D, a’rien à part la connaissance pis l’savoir-faire des gars qui travaillaient su’l chantier. Du genre :

« Mes ancêtres faisaient des chaloupes, pis après y’ont faite des drakkars, pis moé j’fais des trois-mâts de 1 400 tonnes de tonnage, pis parsonne a jamais eu besoin de ti dessins! »

Sauf que quand on construisait un voilier d’même, fallait faire ben attention au centre de gravité, parce que des fois, y’avait pas grand différence entre un bateau qui s’tenait d’boutte pis un bateau qui varsait au premier coup d’vent. Rajouter un étage su’l fly de même, c’tait pas l’idée du siècle.

Pis tant qu’à faire, le roi fit faire un tapon de boiseries en gros chêne pesant, toutes sculptées pis dorées pis peinturées à’grandeur, pleines de lions pis d’anges tout nus – de quoi flabbergaster toutes les voisins autour d’la mer du Nord.  

En plus, au beau milieu du projet, Henrik Hybertson, le chef constructeur, tomba malade pis trépassa. Y fut remplacé par son second, Hein Jacobsson, un gars qui avait ben d’l’expérience en construction navale, mais pas pantoute en supervision. 

Su’l chantier, y’avait autant d’écoute pis d’communication que dins commentaires en d’sour d’un article de TVA Nouvelles. Un m’ment’né, y’avait pas moins que 400 gars séparés en cinq groupes qui travaillaient su la coque, les sculptures, le gréement, l’armement pis toute le kit sans jamais se dire un maudit mot. 

L’crémage su’l gâteau, c’est que le roi était hyper pressé d’avoir sa belle bébelle toute neuve, pis j’le cite :

« Yé aussi ben d’être prêt pour le 25 juillet, parce que sinon, y’a quequ’un qui va goûter à ma royale disgrâce! »

Pis parsonne, j’dis ben parsonne, avait envie d’goûter à ça; ça avait d’l’air que c’tait ben méchant.

Pas longtemps avant le premier voyage du Vasa, Söfring Hansson, le capitaine qui supervisait la construction, organisa un test de stabilité pour Klas Fleming, le vice-amiral qui s’occupait des achats pour la marine. Jacobsson, le chef constructeur, était même pas là. 

Comment le test marchait, c’est qu’une trentaine de marins montaient à bord pis couraient toutes ensemble d’un bord pis d’l’autre du pont, pour faire rouler le bateau. 

« WÔ! WÔ! STOP! »

Y durent arrêter quasiment tu’suite, parce que le Vasa tanguait tellement qu’y était su’l bord de varser. 

Y avait d’quoi qui marchait pas, c’tait clair comme de l’eau d’roche. Mais parsonne dit un mot. Faique le maître d’équipage, hyper mal à l’aise, ramassa toute son p’tit change pis alla voir le vice-amiral :

— Monsieur, ch’pense que l’navire est trop pesant du top pis pas assez large du fond. Y’est pas stable.
—C’est pas l’premier navire que c’tes gars-là bâtissent », répondit l’vice-amiral sur un ton bête. Chus sûr que ça va être correct. 

Probablement que l’vice-amiral était pas si cave que ça. Yinque à voir, y voyait ben que ça avait pas d’allure. En vrai, y’avait la chienne : 

« Un fou d’une poche, moé-là! Voir si j’vas aller dire au roi qu’y a un problème avec sa bébelle! »

C’est ça, l’affaire, avec les climats de terreur. Ça a l’air le fun de même : tout l’monde obéit pis ça y va aux toasts! Mais quand y’a d’quoi qui va mal pis faut vraiment que tu l’saches, ben parsonne te dit rien.

Faique toute continua comme si de rien n’était, pis l’reste, vous l’savez : yinque 20 menutes après avoir quitté l’chantier naval où y’avait été bâti, le Vasa coula, entraînant avec lui une trentaine de personnes qui étaient resté pognées dans l’pont inférieur. 

Y’eut une commission d’enquête, où tout l’monde trouva ben pratique de dire que c’tait d’la faute du premier chef constructeur qui, lui, avait l’avantage d’être mort. Parsonne fut puni. 

Mais c’tait pas la fin d’l’histoire. 

Trois siècles plus tard, le Vasa fut sorti d’l’eau par une gang d’archéologues, pis y’était quasiment intact, avec les voiles, les canons, la vaisselle, jusqu’aux bobettes d’archange que les marins avaient apportées pour leu voyage. Un vrai trésor! Pis on peut le voir au complet, toute d’un boutte pis ben nettoyé, dans un musée bâti exprès pour lui à Stockholm. 

La Vasa d’nos jours.

Ça f’rait une belle jambe à Gustave II Adolphe, mais au moins, toute ça aura pas sarvi à rien!

Adolf Munck, coach de fesses de Sa Majesté

Un bon soir de juillet 1775, le roi Gustave III de Suède, 29 ans, décida que c’tait l’temps qu’y s’déniaise.

Ça faisait neuf ans qu’y était marié avec sa reine, Sophie-Madeleine du Danemark, pis y’avait pas encore d’héritier doué de zouiz. En faite, y’avait pas d’héritier pantoute. Parce qu’y avait jamais couché avec la reine. Même, y’avait jamais couché avec parsonne, tout court.

Gustave III

Mais, pourquoi, don? Y’en a qui disent qu’y était gai. Aujourd’hui, on dirait p’t-être qu’y était asexuel. Une chose est sûre, c’est qu’y’était pas vraiment porté sur la chose. Ça fait bizarre, pareil, quand on pense à toutes les princes pis les rois de c’t’époque-là qui faisaient des bâtards à tour de bras comme Tim Hortons fait des beignes à l’érable, tandis que lui, y’était même pas capable de faire son d’dvouère.

Pis c’tait pas non plus qu’la reine était laitte. A l’était plutôt jolie. Mais, a l’était assez gênée comme fille, tellement qu’a paraissait snob, pis a l’avait arçu aucune éducation sur la chose. Faique, si Gustave allait pas la trouver pour tsé-veut-dire, c’est pas elle qui allait cogner à sa porte en jaquette à une heure du matin.

Sophie-Madeleine

Toujours est-il que là, Gustave en avait son tas. Y’allait pogner l’taureau par les cornes. Pour ça, y d’manda l’aide d’Adolf Frédérick Munck, son homme de confiance pis un gars qui pognait pas mal chez les créâtures d’la cour :

          « Lui y va savoir quoi faire, c’est sûr! »

Adolf Frédérick Munck. Argardez-y la face. C’est clair qu’y sait comment mettre les points sur les i pis les barres sur les t.

Munck se mis aussitôt à l’ouvrage : y’organisa pour le roi pis la reine des p’tites vacances romantiques au château d’Ekolsund, le chalet royal. Une fois rendu là-bas, y mit un portrait sexy de Sophie-Madeleine su’l litte du roi avec une lettre, clairement pas écrite pas la reine mais signée par elle, qui disait :

          « Niaise pas, pis fais d’moé la plus heureuse des femmes. »

Quand Gustave vit ça, y dut être inspiré, parce qu’y appela Munck :

            « Ok. Chus prêt. C’est l’heure. »

Faique Munck pis un autre domestique emmenèrent le roi en jaquette pis en pieds d’bas jusqu’à la chambre de Sophie-Madeleine.

Là, y l’aidèrent à se dégreyer, pis y s’en allèrent dans une chambre à côté.

Quinze menutes après, y’entendirent une clochette sonner : c’tait le roi qui appelait. Le domestique y alla, mais y’arvint tu’suite pis dit à Munck :

          « Le roi veut t’voir. Ça a ben d’l’air que ça marche pas. »

Le pauvre Gustave était toute rouge pis avait les yeux ronds comme des deux piasses :

         — Adolf! J’sais pas c’qui s’passe! Ch’trouve pas l’trou! Aide-moé!
        — J’sais pas quoi vous dire, Vot’Majesté… Avez-vous pensé de d’mander à la reine de vous montrer c’est où?
        — T’es-tu malade? C’est ben que trop gênant! A va penser que ch’t’un épais!
        — Sauf vot’respect, j’irai pas dans’chambre avec la reine pour vous

montrer c’est où. Va falloir que vous trouviez tout seul.

Notre Pee-Wee des fesses artourna donc, toute tremblant, auprès d’sa femme. Une heure plus tard, y’arsonna la cloche pis y’ordonna à Munck de l’aider à s’habiller. À y voir la face, y’avait clairement pas scoré.

Mais bon. Sa nuitte l’avait pas trop découragé, parce que, dès le lendemain matin, y se sentit game de réessayer. Comme la veille, Munck attendit dans’chambre à côté. Pis comme la veille, la clochette sonna après quinze menutes.

Quand y rentra dans’chambre, y vit Gustave effoiré de toute son poids su la pauvre Sophie-Madeleine comme un béluga mort s’une plage du bas du fleuve.

          « Ça marche paaaaaaaas! » se lamenta le roi comme un p’tit poute qui essaye de rentrer le bloc rond dans l’trou en étoile.

C’est là que Munck comprit que si y voulait que ça se règle, y’allait d’voir… prendre les choses en main. Littéralement.

          « Bon. Vot’Majesté, premièrement, tenez-vous su vos bras… »

Y dut guider le roi pis la reine, une étape à’fois : « Ça, ça va là, pis ça, ça va là… »

Dans ses mémoires, Munck mentionne que le roi avait l’capuchon serré pis que la reine avait les voies aussi impénétrables que celles du Seigneur. Ça faisait mal, c’tait gênant pis c’tait vraiment pas drôle pour parsonne. Imaginez le malaise!

En fin de compte, ça marcha pas plus c’te soir-là, mais Gustave pis Sophie-Madeleine étaient ben décidés à réussir. Quand on veut, on peut! Faique les soirs d’après, y réessayèrent pis réessayèrent pis réessayèrent.

Pis, un jour, on annonça que la reine était enceinte. Celle que tout l’monde trouvaient bête pis plate était maintenant toute contente pis jasante, le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Finalement, elle pis Gustave eurent deux p’tits gars, Gustave pis Charles.

Mais là, y’eut des langues sales pour dire que Munck avait, disons, mis pas mal plus que son grain de sel dans la conception des p’tits princes.

Ça donna des caricatures comme celle-là  :

Si vous voulez voir la version non censurée, c’est ici. ATTENTION : Très très gros zouiz.

Le pire là-dedans, c’est que les rumeurs venaient directement de la mére à Gustave elle-même, Louise-Ulrique de Prusse, une espèce de germaine folle contrôlante qui haïssait Sophie-Madeleine pis qui voulait abolir le Parlement pour pouvoir toute décider tu’seule.

Après avoir travaillé aussi fort, le roi pis la reine étaient vraiment choqués d’entendre ces cochonneries-là. Gustave prit son courage à deux mains pis alla voir sa mére :

« M’man, si t’arrêtes pas de dire des affaires de même su moé pis ma femme, j’vas t’exiler en Poméranie! »

Finalement, comme a voulait rien entendre, y’arrêta d’y parler pis y’alla juste la voir su son lit d’mort. Pis même là, Sophie-Madeleine arfusa d’arvoir sa belle-mére.

Peu importe le rôle que Munck avait joué dans toute ça, le roi pis la reine étaient ben contents de lui pis y donnèrent plein de titres pis de domaines. Moé, entécas, j’salue son dévouement. Qu’est-ce qu’on ferait pas pour aider un chum, hein?

Le banquet de Nyköping

Ah, l’temps des Fêtes. On s’entend que c’t’année, avec la COVID pis les restrictions sanitaires pis toute ça, c’est pas parti pour swinger ben fort dins chaumières au réveillon. Mais en 1317, pour la famille royale de Suède, y’aurait p’t-être mieux valu que tout l’monde reste chez eux.

Le 10 décembre, le roi Birger arcevait ses deux fréres à son château de Nyköping pour un p’tit party de famille. Quand les deux arsoudirent, Birger leu souhaita la bienvenue pis leu fit de chaleureux colleux.

Ça avait l’air ben beau, ah l’amour fraternel, mais ça avait pas toujours été d’même.

Artournons un peu en arrière. Quand le roi Magnus III de Suède mourut en 1290, c’est Birger, le plus vieux de ses trois gars – qui avait quand même yinque dix ans – qui fut couronné. Les deux autres, Eric pis Valdemar, arçurent des territoires eux-autres avec, mais y restaient quand même des vassaux à Birger – des numéros 2, essentiellement.

Pis ça faisait pas leur affaire. Surtout Eric : y’était marié avec la fille du roi de Norvège, qui répondait au doux nom d’Ingeborg, pis vu qu’y était safre, y’avait l’œil sur le trône de Norvège ET lui de Suède. Ça fit de la marde dès l’départ.

J’vous évite toutes les grenouillages qui suivirent, mais pour s’débarrasser d’leu frére, Eric et Valdemar allèrent jusqu’à dire des menteries au sujet de Torgils Knuttson, le régent et protecteur à Birger, pour le faire exécuter (ici, c’est bien de dire que Waldemar était marié avec la fille de Torgils; mais comme Valdemar avait quand même 2-3 scrupules qui traînaient dins craques du divan de son âme, y s’arrangea pour qu’un curé encule des mouches assez creux dans l’droit canonique pour y trouver un prétexte de divorce, histoire que ça paraisse moins mal).

Bref, à c’t’heure que son protecteur était tassé, Birger était vulnérable.

Les frères niaisèrent pas avec la puck : moins d’un an après, y se rendirent à Håtuna, où Birger avait un chalet. Le roi, qui était su’l bord de souper pis s’doutait de rien, leu dit :

« Heille! J’vous attendais pas icitte, tu parles d’une surprise, toé! V’nez don vous assire avec nous-autres! »

Sauf qu’Eric et Valdemar étaient pas là pour deviser gaiement autour d’une platée de boulettes Ikea : drette là, y firent capturer Birger, sa femme Marta, un archevêque qui traînait là, pis toutes ceux qui étaient là pour les protéger.

Après ça, y’enfermèrent Birger et compagnie au château de Nyköping pis se mirent à régner sur la Suède comme si y’existait pas.

Birger resta emprisonné 2 ans, avant de finalement réussir à sortir pis à retrouver son trône grâce une grosse rançon pis à un jeu d’alliances hyper compliquées entre la Suède, la Norvège pis le Danemark.

Dins dix années qui suivirent, y’eut presque pas de chicane entre les frères. Jusqu’au jour du fameux réveillon d’Noël 1317 à Nyköping. En arcevant l’invitation, Eric était pas sûr, mais Valdemar était comme :

« Nanon! J’ai vu Birger v’la pas longtemps, pis y nous haït pu pantoute, j’te jure! »

Faique les trois frères eurent un ben beau réveillon, avec la boisson qui coulait à flots pis ben du plaisir pis d’l’agrément. À’fin d’la soirée, Eric pis Valdemar, assez pompettes merci, allèrent se coucher tout contents.

C’est là que Birger frappa : quand y furent ben endormis, y’envoya ses gars armés jusqu’aux dents pour les capturer dans leu litte.

Après ça, y les crissa dans le donjon où y l’avaient lui-même faite enfermer 12 ans avant, en leu disant :

Y les laissa sécher là, attachés par le cou pis les mains, à fermenter dans leux propres dépôts, jusqu’à ce qu’y meurent de faim. Y jeta même la clé du donjon dans’rivière.

Et après ça, supposé que Birger aurait dit, comme un méchant dans les bonshommes du samedi matin à la TV :

« Mouahaha! À c’t’heure la Suède est toute à moé! »

Sauf que, pas tant. L’année d’après, y’eut une révolte, faique Birger dut se sauver au Danemark où y mourut en 1321. Pis finalement, c’est l’fils à Eric qui monta su’l trône de Suède. Pouet Pouet.

Faique comme vous disais, c’t’année-là, ça aurait été mieux pour tout l’monde si on avait été en pleine pandémie.